Si un toit plat offre les avantages d'une surface supplémentaire, d'un gain d'espace sans combles, d'un gain en matériaux et de plus de sécurité d'accès, les inconvénients existent, les façons d'y remédier aussi.
Toits plats et autorisations municipales
Une habitation unifamiliale dotée d'un toit plat permet des audaces architecturales dignes des meilleures réalisations de Le Corbusier ou de Frank Lloyd Wright. En tous les cas, elles s'en inspirent fortement.
Mais il n'est pas toujours possible de construire avec un toit plat, selon les différents règlements municipaux concernant l'esthétique générale de la ville. C'est plus facile dans les grandes villes comme Montréal, mais parfois, suivant les quartiers, les toits plats devront être exclusivement réservés aux commerces ou aux industries.
Notez aussi que, dans certains quartiers de Montréal, les toits blancs réfléchissants sont obligatoires pour réduire la formation d’îlots de chaleur (avec indice de réflectance solaire d’au moins 78 pour l'aspect technique).
Les problèmes d'étanchéité
La quasi-absence de pente ne permet pas une évacuation naturelle des eaux de pluie sur les toits plats, qui demandent une couverture sans joint et une construction sans bardeau.
L'inspection d'une toiture plate doit être fréquente (chaque automne), notamment pour vérifier la qualité de l'étanchéité et le système d'évacuation d'eaux de pluie. L'inspection comprend :
- la composition de la toiture (membrane)
- la colonne de plomberie ou ferblanterie
- s’assurer qu’il n’y a pas d’accumulation de gravier ou autre goudron asphalte ou racines qui bloqueraient le drain
Un toit plat n’est en réalité jamais réellement plat. Il est soit légèrement bombé, soit en pente très légère de 5° maximum avec des trous et colonnes d’évacuation.
Un conseil : végétaliser un toit plat, là où c'est permis, permettra de limiter les problèmes d'étanchéité tout en apportant de nombreux bénéfices.
Les changements de température
Ils sont fréquents au Québec entre l'été et l'hiver et les toits plats sont particulièrement sensibles aux changements de température.
C'est notamment la membrane de feutre bitumé qui est la plus exposée. La chaleur fait perdre les huiles de l'asphalte et la rend cassante, ce qui crée des fissures.
Si vous vous adressez à un couvreur spécialisé en réparation de toiture, qui résistera aux changements de température, il vous proposera différentes solutions. L'inspection du gravier qui sera balayé et remis en place augmentera par exemple la durée de vie de la membrane.
Les différents types de membranes
Quel que soit le matériau utilisé dans la construction d'un toit plat, il devra être recouvert d'une membrane isolante et protectrice.
Les membranes d'asphalte parmi les moins chères et les plus traditionnellement employées, les multicouches, n'ont qu'une durée de vie moyenne de 15 à 20 ans environ au Québec.
Les membranes bicouches de bitume élastomère, qui équipent aujourd'hui la majorité des toits plats, prolongent leur durée de vie jusqu'à une trentaine d'années avec une bonne ventilation. Une couche de finition remplace le gravier.
Les membranes synthétiques monocouches sont les plus récentes. Elles sont surtout employées dans le secteur commercial.
Les revêtements synthétiques
Ces revêtements qui sont les moins chers font penser à des toiles de piscine. Leurs différents modèles sont :
- la membrane TPO (polyoléfines thermoplastiques)
- la membrane de PVC (polyvinyle thermoplastique)
- la membrane EPDM (caoutchouc thermodurcissable)
Les passages d'évents sont découpés. Légères et recyclables, elles sont installées rapidement, à moindre coût, principalement sur les surfaces commerciales. Mais leur durée de vie dépasse rarement 15 ans au Québec et elles doivent donc être changées plus fréquemment.
Autre inconvénient, l’air chaud et la colle perdent en efficacité en hiver. Elles doivent donc être posées préférablement en été.
Choisir un toit plat on le remarque est donc principalement une question de membrane d'étanchéité et de compromis entre durée de vie et résistance aux intempéries.