L’artiste Alana Barrell ouvre une fenêtre sur la maladie mentale à l'Usine C
Lorsque Danièle de Fontenay rédigeait son éditorial de présentation pour la saison théâtrale 2017-2018 de l'Usine C, elle s'est inspirée du travail d'Alana Barrell, artiste atteinte de schizophrénie, afin d’illustrer le pouvoir thérapeutique de l’art. Alana est ravie d'être invitée avec ses oeuvres à l’Usine C à l’occasion de sa seconde exposition publique intitulée LE CHEMIN PLUS COURT du 28 novembre 2017 au 18 janvier 2018 (1345 Avenue Lalonde).
Âgée de 34 ans, Alana a intitulé cette exposition selon une pensée d’André Malraux citée par Danièle à l'ouverture de sa saison : « L’art c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme ». Dans son texte la directrice artistique, parle avec éloquence du travail de cette jeune artiste. « Ses toiles débordent de couleurs vives et de formes turbulentes, dans un style brut et d’apparence naïf. Cette peintre embrasse une diversité aux mille fantaisies. Mais sous ce bouillon de vie, derrière ce bestiaire de foire, sont aussi tapis l’isolement, le tourment, le vertige de la maladie. Son art est un exutoire, un combat quotidien pour entreprendre le lendemain avec courage. »
Le succès de l'exposition précédente d'Alana, Caractères Sauvages, lui a donné l'envie de poursuivre l'art comme carrière. « J'étais tellement excitée et je ne pouvais pas croire que j'avais vendu autant de toiles, » dit-elle. « J'utilise des couleurs vives parce que c'est important pour moi que les gens se sentent inspirés et heureux quand ils regardent mes œuvres. Je suis touchée que les gens aient connecté avec mes tableaux et qu’ils souhaitent les emporter chez eux. »
Alana partage son quotidien entre plusieurs domiciles, avec sa mère, Julie Hessler, à Verdun, et avec sa soeur, Liesl Barrell, à NDG. Cette dernière raconte : « C'est incroyable de voir jusqu'où elle est parvenue. Nous, sa famille, l'avons regardée faire face à des défis énormes et persévérer. Sa peinture a toujours été un élément essentiel de son processus de rétablissement, mais il est aussi émouvant d’observer la reception des gens, leur compréhension de sa démarche, et la reconnaissance de la communauté envers ce qu’elle traverse. De la part de Danièle, faire référence aux toiles d'Alana dans son éditorial de direction artistique est une très belle attention. C'est le plus beau cadeau qu'une artiste puisse offrir à une autre. »
Danièle voit en ces œuvres une démonstration triomphale de la façon dont l'art peut apporter de l'espoir face à l'adversité, à savoir qu'il sert des objectifs élevés, en tant que bien public et nécessité sociétale. « Alana se permet d’aller où personne n’oserait », souligne-t-elle, « elle révèle les peurs, les fantasmes, les traumatismes, interroge la mort et les pulsions enfouies. » Cette artiste démontre que « l’expression artistique ne doit connaître aucune limite, ni la censure ni le mépris, » ajoutant qu’elle est « ce langage universel qui seul peut relier les êtres par-delà leurs differences. »
LE CHEMIN PLUS COURT
VERNISSAGE
30 novembre 2017 de 17h à 19h à l’Usine C
1345 Avenue Lalonde, Montréal, QC H2L 5A9
RSVP : Barbara Ford à ygraine7@videotron.ca
EXPOSITION
Du 28 novembre au 22 decembre 2017
Du 9 janvier au 18 janvier 2018
mardi – vendredi, 12h – 18h
Ouvert également les jours de représentations théâtrales
Usine C à 1345 Avenue Lalonde, Montréal, QC H2L 5A9